monument louis j. robichaud

Le premier Premier ministre acadien du Nouveau-Brunswick, Louis J. Robichaud, est un fils de Saint-Antoine. D'ailleurs, on l'appelait affectueusement « le p'tit gars de Saint-Antoine » pendant une bonne partie de sa carrière politique.

Louis J. Robichaud aura marqué la scène politique par sa fougue et sa vigueur et il a changé la situation socio-économique de la province par une foule de réformes novatrices, parmi lesquelles sa plus célèbre, le programme Chances égales pour tous. C'est aussi sous sa gouverne que fut adoptée la première Loi sur les langues officielles qui faisait du Nouveau-Brunswick, une province officiellement bilingue.

Peu après son décès le 6 janvier 2005, un monument en sa mémoire a été installé au centre du village, dans le Parc Gilbert-Léger  et a été inauguré le 12 août 2007 en présence de nombreux dignitaires, dont le Lieutenant-Gouverneur Herménégilde Chiasson et le premier ministre l’honorable Shawn Graham. La structure grandiose est l'œuvre de l'artiste visuel Luc A. Charrette.



Interprétation des éléments utilisés
  • La structure du monument est composée de deux masses principales qui se côtoient et se supportent : une référence à la dualité et à l'égalité, puisque Louis J. Robichaud a lutté contre l’inégalité et l'intolérance (anglais/français, riches/pauvres, le Nord et le Sud de la province).
  • Une balance en guise de symbole, premièrement puisque Louis J. Robichaud était membre du Barreau et qu’il a exercé le droit, et deuxièmement pour faire référence à son programme d'égalité et de justice sociale.
  • L'utilisation graphique des mots Chances égales /Equal Opportunity, une référence à son vaste programme de réforme sociale appelé Chances égales pour tous et au fait que son gouvernement a adopté la Loi sur les langues officielles qui a donné à la langue française, une reconnaissance officielle.
  • Louis J. Robichaud est présenté à la gauche du monument, un rappel subtile à sa philosophie politique de la gauche.
  • Un livre, une évocation à l'éducation puisque son gouvernement a créé l'Université de Moncton, a intégré les Écoles normales aux universités et a institué les écoles secondaires polyvalentes, assurant ainsi une éducation de meilleure qualité aux Acadiens et Acadiennes et l'épanouissement de leur culture.
  • Une fontaine, puisque l'eau est un principe sacré de valeur universelle. C'est l'eau qui dans beaucoup de cosmogonies sert à la création ou à la recréation du monde. Une fontaine est également un lieu propice à la méditation et au recueillement.



BiographieL'HONORABLE Louis J. Robichaud est né à Saint-Antoine, comté de Kent, N.-B., le 21 octobre 1925, fils de Amédée et Annie Robichaud, née Richard. Il fut admis au Barreau du Nouveau-Brunswick en 1952. Il fut élu député de Kent à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick pour la première fois en septembre 1952 et réélu en 1956 et 1960. M. Robichaud fut élu chef du Parti Libéral du Nouveau-Brunswick en octobre 1958, et il agit comme chef de l'opposition de 1959 à 1960. Lors de l'élection générale du 22 juin 1960, il devint le premier Acadien élu premier ministre de sa province. Son gouvernement fut assermenté le 12 juillet 1960. Il fut réélu lors des élections générales d'avril 1963 et de septembre 1967.

Il fut assermenté en qualité de membre du Conseil privé de la reine du Canada par la reine Elizabeth II à Montréal le 5 juillet 1967.

Bien que personnellement réélu lors de l'élection générale d'octobre 1970, son gouvernement fut défait. Le 10 avril 1971, il démissionna en qualité de chef de l'opposition et fut nommé président de la section canadienne de la Commission internationale conjointe le 1er mai 1971. M. Robichaud fut nommé au Sénat du Canada le 21 décembre 1973 d'où il prit sa retraite le 21 octobre 2000.

Au cours de sa carrière, de nombreuses universités canadiennes et étrangères lui décernèrent des doctorats honoris causa, dont ses Alma Mater, l'Université du Sacré-Cœur, de Bathurst et l'Université Laval, à Québec. Il était Compagnon de l'Ordre du Canada, Membre de l'Ordre du Nouveau-Brunswick et Commandeur de l'Ordre National de la Légion d'Honneur de France.

De son premier mariage avec feu Lorraine Savoie, de Néguac, N.-B., il eut trois fils et une fille : Jean-Claude, Paul, René et Monik. Il s'était remarié avec Jacqueline Clément, d'Ottawa.

Sur sa vie et sa carrière on peut consulter : Michel Cormier, Louis J. Robichaud – Une révolution si peu tranquille, Moncton, Les Éditions de la Francophonie, 2004 et : L'ère Louis J. Robichaud, 1960-1970, Actes du colloque, Moncton, Institut canadien de recherche sur le développement régional, Collection MARITIMES, 2001.